Quand on se lance en indépendant, on accepte, bien souvent, pour commencer une mission « alimentaire ». Il faut bien démarrer ! Cela permet d’avoir rapidement un premier client, une bonne visibilité. Bien sûr, ce n’est pas exactement ce qu’on voulait faire. On n’avait pas prévu cette mission à temps plein, mais on n’avait pas prévu non plus que ce serait si facile de décrocher un premier contrat.
Mais, bien souvent, le temps passe et sans même s’en rendre compte, on se retrouve piégé.
Une deuxième mission a suivi la première et on ne l’a pas non plus refusée.
De toutes façons, on n’avait pas eu le temps de travailler sur notre offre avec ce projet auquel on a tant donné.
Et puis ce n’était pas vraiment le moment …
Et puis c’est quand même plus sûr d’avoir un client, un projet. Mais cette fois-ci, on se le promet, on n’y passera pas tout notre temps et on n'attendra pas que ce soit terminé pour se dire qu’une fois encore on n’a pas avancé !
Et pourtant … quand la deuxième mission s’arrête, on n’est pas beaucoup plus avancé. On a réfléchi, on a brassé des idées, mais quoi d’autre ? Quoi de concret ? Quoi qui nous permette de nous dire que, maintenant, on est prêt ?
Alors quand se présente le troisième projet, la troisième mission à temps plein … on doit bien reconnaître que l’audace qui nous habitait s’est pas mal émoussée, et qu’il reste peu de chose de l’envie d’entreprendre qu’on avait au moment de se lancer.
Ce n’était pourtant pas ça, notre rêve de consultant !
Ce n’était pas vraiment de se retrouver acteur des projets comme si on était salarié … sans en avoir pourtant aucun des avantages !
Non, bien sûr, ce n’était pas ça !
Ce n’était pas d’être plus freelance que consultant.
Ce n’était pas de se retrouver en quelque sorte « uberisé » : Une ressource que les clients apprécient, qu’ils sollicitent bien volontiers … d’autant plus qu’elle est assez bon marché et que, avec elle, il n’y a pas besoin de s’engager !
Non, ce n’était pas ça …
Ce dont on rêvait, c’était de tirer parti de notre expertise pour conseiller, pour dire ce qu’il faut faire et comment il faut le faire plutôt que de le faire soi-même. Ce n'était pas de se retrouver piégé à devoir faire nous-même ce que d’autres ont défini et décidé !
Ce n’était pas ça mais c’est ce qui arrive bien souvent !
Faute de savoir comment se positionner différemment.
Faute de savoir comment vendre quelque chose de différent.
Faute de savoir comment identifier ce que l’on pourrait proposer de différent.
Ce qui se cache souvent derrière tout ça, c’est qu’on ne sait pas exactement par où commencer, quoi faire, pour REELLEMENT se préparer.
En fait … c’est comme un enfant à la piscine qui ne sait pas nager.
Si il a une bouée, il n’apprendra jamais. Au mieux il fera quelques mouvements pour faire semblant …
Si il n’a pas de bouée, il va se débrouiller …il pataugera, il gigotera, il boira la tasse, il sera bien incapable de faire une traversée … mais il finira par y arriver, par prendre confiance, par tester les mouvements qu’il voit les autres faire, sous l’eau d’abord et petit à petit on verra sa tête remonter.
Pour poursuivre l’analogie, ce qu’il faudrait quand on est plus freelance que consultant. Quand on a une bouée un peu envahissante, c’est la troquer contre une ceinture dont on pourra enlever un par un les flotteurs. Alors on apprendra petit à petit les mouvements, définir son offre, cibler ses clients, prendre des rendez-vous, réussir ses rendez-vous, …
Et surtout, on ne se contentera pas de les apprendre : Comme à la piscine, on enlèvera un flotteur quand l’enfant a suffisamment pratiqué pour qu’on puisse se permettre de l’enlever.
TOUT CELA VAUT BIEN PLUS LARGEMENT
Tout cela vaut, bien sûr, pour passer de freelance à consultant. Pour passer de celui qui fait à celui que l’on consulte pour savoir quoi faire et comment faire.
Mais tout cela vaut aussi pour passer de n’importe quel niveau de pratique au niveau supérieur.
Vous vous souvenez de ce que j’écrivais il y a quelques semaines pour augmenter ses prix (« Vous vous sentez plutôt Dacia ou Tesla ? ») ou pour toucher du doigt le consulting « de luxe » (« Le luxe c’est inventer un nouveau standard ») … tant que l’idée n’est pas traduite en actions, en petites actions concrètes et facilement réalisables, l’idée reste une idée … avant d’être oublié ou de se changer en regret.
Et si on essayait de construire un plan d'actions ?
Un plan d’actions, un plan de PETITES actions, qui, mises bout à bout, nous permettraient de nous approcher de ce dont nous rêvons ?