Ce n’est jamais facile de changer de positionnement. C’est pourtant ce que l’on devrait tous faire, régulièrement, pour tirer le meilleur parti de ses compétences, s’appuyer sur ce que l’on sait faire, que l’on a fait plusieurs fois dans des environnements différents, et revendiquer la capacité à conseiller sur la façon de faire.
Chef de projet ou consultant en management de projet ?
C’est cette progression que Fadhi ne voyait même pas lorsque nous avons commencé à travailler ensemble. C’était un bon chef de projet. Le roi du WBS, du planning et de la maîtrise des coûts. Mais il se rendait bien compte que, de projets en projets, il plafonnait. Il utilisait son expertise, son expérience, toujours un peu de la même manière, sur des projets, plus ou moins complexes, mais toujours un peu les mêmes.
Et pourtant, quand on sait choisir la bonne technique, la bonne méthode, les bons outils. Quand on sait installer les bonnes pratiques dans une équipe. Quand on sait faire ces choix sur différents projets, en fonction de leurs spécificités, on pourrait se focaliser sur cette capacité-là. Ne plus s’engager pendant des mois sur la mise en œuvre et le pilotage du projet, mais se concentrer sur ce moment-là. Ce moment où on fait les choix. Ce moment où on dit ce qu’il faut faire et pourquoi il faut le faire comme ça.
Et ça, on peut tous le faire. Il suffit d’avoir cette expérience, comme Fadhi l’avait, et de prendre le recul pour se demander « dans tout ce que je fais, qu’est ce qui a le plus de valeur ? ».
Ensuite, il suffit d’y croire, de bâtir une sorte de méthode pour rationaliser ce qu’on a déjà fait des dizaines de fois, de façon souvent très intuitive, et d’aller tester le marché.
C’est ce qu’a fait Fadhi. Et son marché il l’a trouvé. Il l’a si bien trouvé qu’il a recommencé, recherchant de nouvelles pratiques, très ciblées, à très forte valeur ajoutée : la gestion des claims et la gestion des changements.
Une dynamique auto-alimentée
Parce que quand on fait ça, quand on arrête de consacrer tout son temps, ou presque, pendant des mois et des mois, à un seul projet, on accélère considérablement son acquisition d’expérience. Alors, naturellement, au bout de quelques temps, très vite, on peut recommencer. On peut s’appuyer à nouveau sur cette connaissance élargie d’un grand nombre d’organisations projet, pour ne plus conseiller seulement sur les méthodes et les techniques, mais sur les organisations à mettre en place pour manager des portefeuilles projets.
Ca aussi, c’est le chemin qu’a suivi Fadhi, quelques années après, et qu’il m’a raconté. Il a repris exactement la démarche que je lui avais indiquée : se demander ce qui a le plus de valeur dans tout ce que l’on fait, bâtir une sorte de méthode pour rationaliser, crédibiliser et aller tester le marché !
Et vous ?
Avez-vous réfléchi au meilleur positionnement que toutes vos compétences et toutes vos expériences pourraient vous permettre de revendiquer ? Avez- vous réfléchi à ce qui a le plus de valeur dans tout ce que vous faites pour que cela devienne votre spécialité ?