« Quand on n’a qu’un marteau, il est tentant de tout considérer comme un clou », Abraham Maslow
C’est un biais cognitif qui est parfois handicapant.
Cette façon que nous avons de ne voir les problèmes que sous l’angle de ce que l’on sait faire. C’est handicapant quand on ne le maîtrise pas, mais ça peut aussi, quand on en est conscient et qu’on en tire profit, devenir un formidable outil pour se différencier et pour ne pas se perdre dans des sujets qu’on ne maîtrise pas assez.
Laissez-moi illustrer ça avec un exemple.
Il y a quelques années, ne me demandez pas ni pourquoi ni comment, je me suis retrouvé à jouer les consultants en sécurité informatique. J’avais des experts avec moi, j’avais juste à mettre en musique leur expertise, à faire en sorte que leur contribution soit intelligible par le Comité de Direction d’une compagnie d’assurance. Un attelage un peu étrange mais très efficace. Tellement efficace, tellement crédible que le RSSI (Responsable de la Sécurité des Systèmes d’Information) de cette compagnie d’assurance m’a demandé, un jour, de bien vouloir faire une conférence dans le « Club de RSSI ». Et me voilà embarqué, moi qui ne connais pas grand chose au sujet, à devoir faire une conférence devant une quarantaine de spécialistes !
« Quand on n’a qu’un marteau … »
Moi, mon marteau, c’est de savoir mobiliser les gens.
Alors plutôt que de demander à mes experts de m’aider à préparer cette conférence, plutôt que de monter sur scène en faisant semblant d’être moi-même un expert, j’ai préféré considérer la Sécurité de Systèmes d’Information comme un clou adapté à mon marteau. Et j’ai fait une conférence sur l’importance de la mobilisation des collaborateurs dans les questions de Sécurité Informatique. Je leur ai expliqué à quel point tout ce qu’ils faisaient ne servait à rien s’ils ne commençaient pas par là.
Aujourd’hui, c’est une idée acquise, ce n’est plus très original. A l’époque, ça a rencontré un véritable succès …
Et ça, on peut le faire dans plein de domaines.
On peut tous se demander quels sont nos savoir-faire, et dans quels domaines ils pourraient être utilisés.
Dans quels domaines on pourrait les transposer. Ailleurs que dans là où on a l’habitude d’œuvrer.
Et avec un peu de chance, un peu d’audace et de curiosité, on peut trouver, comme ça, le moyen de proposer quelque chose de tout à fait innovant et tout à fait différenciant !