Tous ceux qui ont participé à un live ou à un atelier de co-développement savent que Carine m’aide à faire exister ce club. Alors quand elle m’a proposé d’interviewer un des membres du club, je lui ai naturellement donné carte blanche.
Son idée, c’était d’interviewer Raphaël qu’elle a croisé dans un atelier de co-développement et qui nous avait parlé d’une réunion qui s’annonçait comme une grande première pour lui et pour laquelle il nous demandait nos éclairages et nos idées.
Carine savait que Raphaël était inscrit à ma formation et elle a eu envie d’en savoir plus sur cette « grande première ».
Et voilà ce que ça donne :
Le changement…
On en a envie, on y pense depuis longtemps, on le murit dans un coin de notre tête et puis l’opportunité se présente enfin pour ouvrir le champ des possibles.
C’est ce cheminement qu’a fait Raphaël, un consultant indépendant, coach Agile & DevOps, spécialiste des transformations culturelles.
Une belle expérience que j’avais envie de partager…
Carine
Quelle était cette réunion dont tu nous as parlé et pour laquelle tu ne semblais pas très à l’aise ?
Raphaël
Il y a quelques mois, j’ai dispensé une formation aux équipes IT d’une grande agence d’intérim. A leur demande, j’ai ensuite dispensé sensiblement la même formation dans un format plus court à leurs managers. A l’issue de la formation, ceux-ci ont exprimé le besoin de se faire accompagner sur leur transformation digitale, mais au niveau opérationnel. En effet, cette agence a déjà mandaté une société reconnue dans ce domaine mais estime que leurs conseils sont trop théoriques, les process sont trop lents… bref que cela n’avance pas !
Ils me demandent alors de leur faire une proposition de service pour les aider. Mais je n’avais jamais fait cela, je ne savais pas comment m’y prendre !
Carine
C’est une coïncidence ou c’est le fait de suivre la formation de Jean-Luc qui a fait que, pour la première fois, des clients d’une de tes formations te sollicite pour du conseil ?
Raphaël
La formation n’y est pas pour rien. On avait évoqué avec Jean-Luc le fait que ces formations devaient être un moyen de provoquer des opportunités.
Carine
Bravo d’avoir su mettre l’idée en pratique aussi vite ! Comment t’y es-tu pris ensuite?
Raphaël
J’ai travaillé sur une offre de service en suivant la méthode de Jean-Luc et en bénéficiant de son œil avisé et de ses conseils. Je suis arrivé à une proposition de qualité dont j’étais fier et que j’ai pu présenter et défendre clairement. Lors de la réunion, mes interlocuteurs ont d’ailleurs approuvé la clarté de ma démarche et sa logique. Bref, tout ce sur quoi j’avais travaillé dur !
Ils m’ont même félicité d’avoir refusé de la leur envoyer par avance, toujours sur les conseils de Jean-Luc.
Mais ce n’est pas ce qu’ils attendaient… Ce que j’ai proposé était trop proche de ce que l’autre société de conseil leur avait déjà préconisé. Bonne nouvelle : je n’étais pas côté de la plaque sur ce sujet ! Et j’ai également réalisé qu’ils ne m’avaient donné tous les éléments pour répondre à leur besoin.
J’ai donc rebondi en mettant le doigt sur une condition essentielle à la création de valeur : la nécessité d’être transparent pour être efficacement accompagné…
Carine
J’imagine qu’il n’est donc rien ressorti de cette réunion.
Raphaël
Pas grand-chose, effectivement. Tout semblait déjà décidé et ils n’avaient besoin d’aide que pour faire ce que leur cabinet de conseil avait préconisé. Ce n’est pas ce que j’avais envie de faire avec eux. C’est ce que j’ai dit à Jean-Luc quand on a « débriefé » la réunion. Mais il n’était pas du tout de mon avis, et il m’a donné une clé pour rebondir :
« Ce n’est pas parce que tout est décidé qu’il n’y a pas besoin d’un accompagnement à forte valeur ajoutée. Il suffit de se positionner sur le « comment faire » et le « comment faire faire avec enthousiasme » que sur le « quoi faire » »
Alors, je leur ai adressé un mail pour insister sur la nécessité d’introduire les actions au bon moment, au moment où l’équipe projet est prête à les comprendre et à les accepter. Bien plus que de lister les actions à mener, c’est cette phase de l’accompagnement qui est la plus critique, elle se base sur l’expérience technique et managériale et pas seulement sur une base d’informations complètes ou sur une « recette opératoire ». C’est même la véritable valeur que nous pouvons apporter comme consultants.
Carine
Et ça a donné quoi ? Tu en es où avec eux maintenant ?
Raphaël
Je n’ai pas de réponse et je n’en attends plus vraiment. Cette affaire ne se fera sans doute pas mais elle m’a beaucoup appris : sur moi, d’abord, sur ma capacité à être parfaitement crédible dans ce genre de situation, sur ma capacité à établir une relation de parité. Sur la façon de construire une démarche et une proposition. Et enfin sur la nécessité d’arriver très tôt sur un projet, voire même, comme le préconise Jean-Luc, d’être à l’origine de l’émergence du besoin et du projet.
Le changement, pour Raphaël, c’est maintenant !
Peu importe que, pour lui, cette affaire se fasse ou pas. L’essentiel est ce pas qu’il a accompli vers ce dont il a envie. En commençant, sans doute, par un tout petit changement dans sa façon d’animer ses formations, d’être plus à l’écoute … pour susciter des opportunités.
Finalement, le changement, c’est parfois juste être prêt à se jeter à l’eau … à condition d’être sûr de savoir nager !
A vous d’être à l’affût de votre déclencheur de changement de positionnement ! …