Il arrive fréquemment que l’on veuille transmettre un message.
Un message que l'on souhaite impactant
… tout en étant bien conscient qu’il risque fort de paraître très banal. Tout à fait anodin. Qu’il risque même de donner l’impression d’avoir été entendu mille fois.
C’est un problème que l’on peut rencontrer avec notre offre qui est, je l’espère assez différenciante, mais dont la différence peut être un peu subtile.
C’est un problème que l’on peut rencontrer avec un constat que l’on fait lors d’un diagnostic. Un constat qui réellement nous surprend mais qui risque de laisser notre client indifférent.
C’est un problème que l’on peut rencontrer dans un tout un tas de situation … et qui, à chaque fois, nous fait perdre l’opportunité de réellement impacter notre interlocuteur. De faire une vente, de déclencher une réaction, de susciter une prise de conscience ou simplement de favoriser la mémorisation.
Face à ce problème, il y a une solution
Je la tiens d’un de mes collègues, consultant, mais avant tout psychologue du travail. Il est donc très régulièrement amené à évaluer les difficultés et le potentiel de salariés qui lui sont envoyés, et il a donc besoin de susciter des réactions, des prises de conscience vis-à-vis de ce qu’il leur dit lors des restitutions.
Alors naturellement il a intégré la métaphore dans ces pratiques de restitution. En utilisant ce procédé qui consiste à comparer, à rapprocher deux réalités au départ éloignées, il fait surgir un nouveau sens parce qu’il est impossible, logiquement, d’en rester au sens premier et habituel. Il ouvre ainsi des possibles inconnus auparavant.
Mais ce qu’il a constaté également, c’est que plus la métaphore était inattendue et en apparence « illogique », plus il obtenait l’effet escompté.
Alors il a pris l’habitude de prendre un mot au hasard, le premier qui lui passe par la tête, le premier qui lui tombe sous les yeux, et il commence sa phrase avec ce mot en comptant sur son agilité pour réussir à la finir en donnant du sens à cette soi-disant analogie.
Il n’est pas du tout exclu que le jeu qu’il s’impose contribue largement à l’efficacité du procédé. On a bien évidemment beaucoup plus d’impact quand on prend du plaisir à ce qu’on fait que quand on le fait de façon un peu trop routinière.
Je vous invite à essayer, au moins « à blanc »
- Commencez par trouver quelque chose de personnel que vous aimeriez dire à quelqu’un dans votre entourage, votre compagne ou votre compagnon, un collègue, votre client … peu importe. Un feedback, un commentaire sur sa façon d’être, d’agir ou de réagir.
- Prenez un objet quelconque qui vous tombe sous les yeux. J’ai, par exemple, devant moi, un éléphant en bois, une caméra et un écran.
- Commencez une phrase en utilisant le mot que vous avez choisi.
« En fait tu es comme un éléphant en bois … »
ou « En fait tu vois le monde comme une caméra … »
ou encore « En fait les autres te voient comme un écran d’ordinateur … » - Prolongez cette phrase pour la faire aboutir sur le message que vous vouliez transmettre
Cela demande un peu d’entrainement, un peu d’agilité, mais très vite, on y arrive à tous les coups.
Et à coup sûr, en commençant une phrase par « tu es comme un éléphant en bois », on capte l’attention de son interlocuteur. A coup sûr, il va vouloir savoir ce qu’il peut bien avoir de commun avec un éléphant. A coup sûr, il va écouter avec curiosité le message que vous vouliez lui communiquer.
Mais que viennent faire la tomate et la chouette lapone dans tout ça ?
La première réponse que je pourrais apporter, c’est que la tomate et la chouette lapone ne sont là que pour illustrer l’efficacité du procédé :
- J’aurais pu écrire un article très savant sur les métaphores. J’aurais pu l’intituler « du bon usage de la métaphore pour capter l’attention et susciter la réflexion ». Si je l’avais fait, il y a peu de chance que vous m’auriez lu …
- Or vous êtes encore là … Non seulement vous avez cliqué pour lire cet article mais au 712ème mot, vous êtes encore là ! Encore en train de vous demander pourquoi une tomate et une chouette lapone …
Et ça, c’est la deuxième réponse que je vous dois : il y a quelques semaines, je discutais avec Anne Craye de la façon de rendre attractifs ses posts sur LinkedIn. Et je lui ai suggéré cette idée : prendre deux mots au hasard et s’en servir de titre, voire proposer un test, un sondage autour de ces deux mots.
La tomate et la chouette lapone viennent de là. Ce sont les deux mots qu’Anne a choisis quand je lui demandé deux mots pour illustrer le concept …
Alors jouons le jeu … et voyons si deux mots pris au hasard peuvent illustrer n’importe quelle idée :
« Et vous en matière de communication, vous êtes plutôt tomate ou chouette lapone ? »
« Plutôt rouge vif ? Bien affirmé, bien voyant … même si, à l’intérieur, vous n’êtes pas toujours aussi ferme que vous vous voulez bien le laisser paraître ?
« Ou plutôt discret pour ne pas dire farouche … même si vous êtes, au fond, un redoutable chasseur ?
Alors jouons le jeu … et voyons si deux mots pris au hasard peuvent illustrer n’importe quelle idée
« Et vous en matière de communication, vous êtes plutôt tomate ou chouette lapone ? »
« Plutôt rouge vif ? Bien affirmé, bien voyant … même si, à l’intérieur, vous n’êtes pas toujours aussi ferme que vous vous voulez bien le laisser paraître ?
« Ou plutôt discret pour ne pas dire farouche … même si vous êtes, au fond, un redoutable chasseur ?